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that gave it, and to do him the best service he can with it by how much he is enabled thereby to give more glory to God, and to do more good to human society than most of his brethren are. And the good blessing of God be upon the heads of all those, be they few or many, that use their eloquence aright, and employ their talent in that kind for the advancement of justice, the quelling of oppression, the repressing and discountenancing of insolence, and the encouraging and protecting of innocence."

This is an impressive admonition to lay to heart, and well worthy of the consideration of a profession which ought to be above suspicion or reproach. Each member of it ought not only to be impressed" with a profound sense of the ample instruction and glorious rewards which await his future enterprise and patient devotion in the study of the first of human sciences, -the law," but dwell upon the thought that he belongs to an Order in which have been enrolled the names of some of not only the most eloquent, but the wisest and most virtuous of men. And he may, when he calls to mind their high destinies and great achievements, exclaim with Berryer" Noble profession que celle de l'avocat !".— To justify, however, such a title, it behoves him to cherish that "chastity of honour which feels a stain like a wound," and never for a moment imagine himself released from the obligations of Christian morality. Others may outstrip him in the arduous race, and reach triumphantly the goal towards which he pants in vain. But it is no disgrace nor dishonour to fail in a conflict in which

non tam

Turpe fuit vinci, quam contendisse decorum.

'Story's Equity Jurisprudence, ii. 687.

CH. X.]

CONCLUSION.

467

The same path has been trod by Demosthenes and Cicero, by L'Hôpital and D'Aguesseau, — by Hale, Mansfield, and Erskine,

equall'd with us in fate,

So were we equall'd with them in renown!

each of whom, in various measure and degree, had to surmount difficulties, trials, and discouragements.

And, if it were not presumptuous to speak of our own times, it would be no more than the truth to say, that we have seen amongst us some, whose names as advocates might challenge a comparison with the greatest of those which have been mentioned in these pages. Of one who still lives, it was said by a Right Reverend Prelate, himself not unworthy to encounter him in debate, that he was "the most eloquent of living men;" nor is he more conspicuous for the power of his oratory than the grasp of his intellect, and the extent of his acquirements. From the ranks of advocates also have been taken those who still adorn the bench; and never since England was a nation has that bench been occupied by Judges, more distinguished for their profound learning, their fearless independence, and their spotless integrity.

APPENDIX.

DISCOURS,

POUR L'OUVERTURE DES AUDIENCES DU PARLEMENT, PRONONCÉS PAR M. D'AGUESSEAU.

L'Indépendance de l'Avocat, prononcé en 1693.

Tous les hommes aspirent à l'indépendance; mais cet heureux état, qui est le but et la fin de leurs désirs, est celui dont ils jouissent le moins. Avares de leurs trésors, ils sont prodigues de leur libertés; et pendant qu'ils se réduisent dans un esclavage volontaire, ils accusent la nature d'avoir formé en eux un vœu qu'elle ne contente jamais. Ils cherchent, dans les objets qui les environnent, un bien qu'ils ne peuvent trouver que dans eux-mêmes, et ils demandent à la Fortune un présent qu'ils ne doivent attendre que de la vertu. Trompés par la fausse lueur d'une liberté apparente, ils éprouvent toute la rigueur d'une véritable tyrannie. Malheureux par la vue de ce qu'ils n'ont pas, sans être heureux par la jouissance de ce qu'ils possèdent, toujours esclaves, parce qu'ils désirent toujours, leur vie n'est qu'une longue servitude, et ils arrivent à son dernier terme avant que d'avoir senti les premières douceurs de la liberté.

Les professions les plus élevées sont les plus dépendantes ; et, dans le temps même qu'elles tiennent tous les autres états soumis à leur autorité, elles éprouvent à leur tour cette sujétion nécessaire à laquelle l'ordre de la société a réduit toutes les conditions. Celui que la grandeur de ses emplois élève au-dessus des autres hommes, reconnoît bientôt que

le

premier jour de sa dignité a été le dernier de son indépendance. Ils ne peut plus se procurer aucun repos qui ne soit fatal au public; il se reproche les plaisirs les plus innocents, parce qu'il ne peut plus les goûter que dans un temps consacré à son devoir. Si l'amour de la justice, si le désir de servir sa patrie peuvent le soutenir dans son état, ils ne peuvent l'empêcher de sentir qu'il est esclave, et de regretter ces jours heureux, dans lesquels il ne rendoit compte de son travail et de son loisir qu'à lui-même.

La gloire fait porter des chaînes plus éclatantes à ceux qui la cherchent dans la profession des armes; mais elles ne sont pas moins pesantes, et ils éprouvent la nécessité de servir, dans l'honneur même du commandement.

Il semble que la liberté, bannie du commerce des hommes, ait quitté le monde qui la méprisait; qu'elle ait cherché un port et un asile assuré dans la solitude, où elle n'est connue que d'un petit nombre d'adorateurs, qui ont préféré la douceur d'une liberté obscure aux peines et aux dégoûts d'une illustre servitude. Dans cet assujétissement presque général de toutes les conditions, un ordre aussi ancien que la magistrature, aussi noble que la vertu, aussi nécessaire que la justice, se distingue par un caractère qui lui est propre; et seul entre tous les états, il se maintient toujours dans l'heureuse et paisible possession de son indépendance. Libre, sans être inutile à sa patrie, il se consacre au public sans en être esclave; et, condamnant l'indifférence d'un philosophe qui cherche l'indépendance dans l'oisiveté, il plaint le malheur de ceux qui n'entrent dans les fonctions publiques que par la perte de leur liberté. La fortune le respecte; elle perd tout son empire sur une profession qui n'adore que la sagesse; la prospérité n'ajoute rien à son bonheur, parce qu'elle n'ajoute rien à son mérite; l'adversité ne lui ôte rien, parce qu'elle lui laisse toute sa vertu. Si elle conserve encore des passions, elle ne s'en sert plus que comme d'un secours utile à la raison; et les rendant esclaves de la justice, elle ne les emploie que pour en affermir l'autorité. Exempte de toute sorte de

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