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Of contraries: all good to me becomes

Bane, and in heaven much worse would be

my state.

But neither here seek I, no, nor in heaven
To dwell, unless by mastering heaven's Supreme;
Nor hope to be myself less miserable

By what I see, but others to make such

As I, though thereby worse to me redound:

है

For only in destroying I find ease

To

my relentless thoughts; and, him destroy'd,
Or won to what may work his utter loss,
From whom all this was made, all this will soon
Follow, as to him link'd in weal or woe;

In woe then; that destruction wide may range:

To me shall be the glory sole among

The' infernal powers, in one day to have marr'd

O combien me plairoit votre aspect enchanteur,
Si le plaisir encore étoit fait pour mon cœur!

Il n'en est plus pour moi: pour calmer mes supplices, J'ai besoin de forfaits, j'ai besoin de complices:

Il me faut un malheur à mes malheurs égal;

Le bien n'est plus pour moi que dans l'excès du mal.
Enfer, en vain j'ai fui ton océan de flamme,
Un enfer plus ardent se rallume en mon ame;

Il me suit sur la terre, il me suivroit aux cieux,

Si je n'humiliois leur despote orgueilleux.

Le monde est son chef-d'œuvre, et l'homme son image:
Au Dieu qui les a faits faisons un double outrage.
Mon sort est trop cruel s'il n'est point partagé;
Satan se croit heureux si Satan est vengé.
Qu'alors tombe sur moi le sort de mes victimes;
Que mes calamités l'emportent sur mes crimes,
Par les douleurs d'autrui je serai consolé.
Que l'homme soit perdu, son séjour désolé:
Ce monde est fait pour lui, ce monde m'importune;
De ce maître odieux qu'il suive la fortune.
Objets de mon envie, objets de mon courroux,
Homme, Dieu, terre, ciel, évanouissez-vous !
Dans les mêmes projets ma haine vous rassemble.
Je vous attaque tous; périssez tous ensemble;
Qu'au gré de ma fureur, tout soit anéanti!
Rendons-leur le tourment que mon cœur a senti;
Et qu'heureux d'un désordre où mon bonheur se fonde,
Satan seul soit debout sur les débris du monde :

What he, Almighty styl'd, six nights and days
Continued making.

And who knows how long

Before had been contriving; though perhaps
Not longer than since I, in one night, freed
From servitude inglorious well nigh half
The' angelic name, and thinner left the throng
Of his adorers. He, to be aveng'd,

And to repair his numbers thus impair'd;

Whether such virtue spent of old now fail'd
More angels to create, if they at least
Are his created; or to spite us more,
Determined to advance into our room,

A creature form'd of earth; and him endow,
Exalted from so base original,

With heavenly spoils; our spoils. What he decreed,

He' effected: man he made, and for him built
Magnificent this world, and earth his seat,
Him lord pronounc'd; and, O indignity!

Alors je pars content: je cours dire aux enfers:
Le voici, le vainqueur du Dieu de l'univers!
Tombez tous à ses pieds, rendez-lui tous hommage!
De six jours en un seul j'ai renversé l'ouvrage,
L'ouvrage du Très-Haut, de l'Être tout-puissant!
«De la création ce prodige récent

Semble

nouveau pour nous; mais Dieu dans sa vengeance
Peut-être dès long-temps méditoit sa naissance.
C'est du sein des fureurs que naquit sa bonté.
Peut-être il le conçut quand son bras irrité,
De la moitié des siens délivrés de leur chaîne,
Par un coup imprudent dépeupla son domaine.
Bientôt le repentir irrita son courroux.

Pour peupler son palais et se venger de nous,
Soit que sa main ne pût créer de nouveaux anges
De qui la voix servile entonnât ses louanges
(Si les anges pourtant sont sortis de ses mains),
Soit pour mieux nous flétrir, il créa les humains,
Ce vil peuple, sorti d'une obscure origine,
Qui, riche de nos biens, fier de notre ruine,
Et de notre grandeur saisissant les débris,
Doit monter de sa fange aux célestes lambris.
Ce qu'il voulut jadis aujourd'hui se consomme;
L'homme est né de la terre, et la terre est à l'homme;
Sur son trône il plaça ces superbes rivaux;
L'empyrée est leur dais, les astres leurs flambeaux,
L'ange est leur messager, à leurs grandeurs nouvelles
Les brûlants séraphins ont asservi leurs ailes :

T. XV. PARADIS PERDU. III.

2

Subjected to his service angel-wings,
And flaming ministers to watch and tend
Their earthly charge: of these the vigilance
I dread; and, to elude, thus wrapt in mist
Of midnight vapour glide obscure, and pry
In every bush and brake, where hap may find
The serpent sleeping; in whose mazy folds
To hide me, and the dark intent I bring.

«O foul descent! that I, who erst contended With gods to sit the highest, am now constrain'd Into a beast; and, mix'd with bestial slime, This essence to incarnate and imbrute, That to the heighth of deity aspir'd!

But what will not ambition and revenge

Descend to? Who aspires, must down as low

As high he soar'd; obnoxious, first or last,

To basest things. Revenge, at first though sweet, Bitter ere long, back on itself recoils:

Let it; I reck not, so it light well aim'd,

Since higher I fall short, on him who next
Provokes
my envy, this new favourite

Of heaven, this man of clay, son of despite,

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